Habana
En quittant la chambre irréelle, Hotel Nacional
Je longeais l'obscure citadelle, le palais royal
Où les princes, les élus du ciel, marchands d'armes sales
Font graver "très confidentiel" sous leurs initiales.
La terre tremblerait peut-être sur les secrets endormis
Sur le tombeau du poète allongé en Bolivie
Je savais très bien, je ne reverrai plus la beauté, la fange
Cité corrompue aux jardins suspendus et ce vide étrange.
Il n'y avait personne sous le soleil de Satan.
Mélodies monotones juste emportées par le vent.
Lolita était sombre et belle, tout au fond du bar.
Je lui ai dit les mots essentiels, ceux des vrais départs.
J'avais fait ce qu'il fallait faire, elle ne savait rien.
Lolita préférait se taire suivre son destin.
Elle n'attendait rien de moi et je n'attendais rien d'elle.
On se reconnait parfois à nos sourires de rebelles.
Il n'y avait personne sous le soleil de Satan.
Mélodies monotones juste emportées par le vent.
Le vol de minuit disparut dans le ciel vers le continent
Elle repartit seule chanter dans la ruelle, la chanson du sang.
Il n'y avait personne sous le soleil de Satan.
Mélodies monotones juste emportées par le vent.
En quittant la chambre irréelle, Hotel Nacional
Je laissais l'obscure citadelle, le palais royal
Juste allongé sur le lit, le troisième homme était mort
En emportant avec lui mes papiers, mon passeport.