BORIS VIAN PAR BORIS VIAN
Pour faire croire qu’il n’avait pas envie, comme tout le monde, de mettre les pieds sur la scène et de pousser la goualante, Boris Vian a suivi un circuit compliqué qui l’a mené du métier d’ingénieur à celui d’aspirant-braillard en passant par la trompinette, la littérature (si l’on peut dire), le journalisme, et diverses autre mutations dont il s’est tiré assez défraichi mais toujours plein de cet enthousiasme juvénile qui fait la force principale des armées en temps de paix.
Ayant confectionné force chansons en compagnie de son acolyte Jimmy Walter, il s’est vu proposer, par un dénommé Canetti, de les interpréter lui-même, ce qui lui a semblé un moyen commode de se faire quelques amis de plus parmi les militaires de carrière.
Certains spectateurs, le président Coty par exemple, diront peut-être en voyant Vian pour la première fois aux Trois Baudets : Comment ! Mais hier encore il ne chantait pas ! Qu’ils se rassurent ; aujourd’hui non plus.