Quand ils rentraient chez eux

Burt Bacharach, Abdelmalek Brahimi, Hal David, Philippe Tristan Fragione, Geoffroy Mussard

Quoi d'plus solitaire, qu'avoir l'destin comme père, l'mal comme compère
Quoi faire à part s'taire, quand la mort t'guette sur l'asphalte
Les pieds sur terre, les yeux rivés sur les autres, quand ils rentraient
Moi j'étais, aux mêmes endroits fixés, la tête dans les étoiles, et
Fallait-la voir, cette putain d'toile, irréelle que f'sait ma vie
La principale, celle qui s'trouve dans la rue, hélas la spirale
Celle qui t'mène vers l'gouffre, ou droit vers l'univers carcéral
Où les gosses, s'perdent où pour la plupart des âmes souffrent, où les lames s'ouvrent
Où on t'prouve, qu'seule la force t'couvre, et qu'les faibles crèvent
Dans c'milieu, fallait pas être prêt, mais déterminé sans trêve
Quand ils rentraient chez eux, j'trouvais qu'ils trahissaient la cause, ouais
Pour moi y'avait pas d'pause, on était là, fallait occuper l'terrain
Quand ils rentraient chez eux, la force, virée à la haine
Celle qui cerne, berne
Les proies ternes, qui s'perdaient, dans nos ruelles
Où règne l'cruel, l'ring des duels, l'truc habituel
Sauf qu'là, on voulait surtout pas qu'nos cœurs s'gèlent, Mam'zelle
Malgré tout, on vivait peut-être mieux qu'ceux qu'avaient tout
On riait au maximum, sachant qu'on avançait dans l'flou
C'était l'but, pas crever, vivre, dire qu'on existe, même ivres
Ma main libre, livre ma fibre, quand nos cœurs vibrent
Cible, la même chose, Rhô, ma passion la zik
L'émotion, chez nous, ça jamais été basique
Quand ils rentraient chez eux, j'avais toujours d'côté une p'tite larme
L'fait d'avoir grandi, sans père ni mère, m'a fait écouler trop d'grammes

Toujours de ceux qui restaient au sol collés
Dans le décor comme ces bancs, devant l'océan béant
100 fois le monde fut refait rêves conquérants
Les pieds dedans on luttait vaillamment
À l'heure où les autres rentraient les survivants
Erraient dehors cherchant la clef des champs
Les nuages chevauchant, à l'espoir s'accrochant
Malgré ça, on riait fréquemment
Sous le lampadaire, ça chambrait méchamment
Inconscients, peut-être, alors que déjà du son, nous étions les amants
Le principal soucis, c'était pas de manger décemment

J'rentrais doucement
À c't'heure tardive, quand le soleil chassait la nuit
Remplie d'exploits dans cet'jungle
Où tous les jours j'chassais l'ennui sur les marches
Des heures sur le derche, blotti sur une seule barre de métal
Misère mentale, 10 balles en poche avec une Marlboro Light
Moi, j'chiale pas, je relate
C'était pas l'ghetto, mais que pouvais-je éspérer d'mieux
En quittant l'domicile de mon père si tôt
Ma mère croyait qu'j'trainais dans l'métro, faisant la manche
Mais j'comptais les minutes à ma montre
Et tous ces putains d'jours c'était dimanche
Comme quand j'retirais l'huile, sur mes lèvres, de mon revers de manche
Regrettant les repas d'Man
Quand j'étais môme, devant mon verre de menthe
Ouais timide, facilement vert de honte, cet air me hante
C'est bête comme on en arrive à haïr ces petits cons pleins d'chance
Quand ils rentraient chez eux
L'assiette fumait à la maison
J'fumais des bongs à déraison
Dernier con à rester assis sur l'banc
Présent chaque saison
Rimes magistrales, forgées là où l'homme se forge
Affrontant l'froid glacial en parka les nuits de mistral
La tête dans les étoiles
Mes écouteurs, crachaient l'son d'Marley Marl
J'voulais m'faire la malle, sentiments posés sur un carnet sale
À force de lire, j'compris qu'Dieu n'a d'égal
J'étais dans l'noir
Et savoir que personne tendrait la main pour m'en sortir m'a fait mal
Quand ils rentraient sur le palier laissant soucis et crasses
J'suis resté là à subir, jusqu'à c'que mon propre thorax m'écrase
Comme quoi
Le silence de la douleur est parfois bien plus fort que le bruit de la rage

Toujours de ceux qui restaient au sol collés
Dans le décor comme ces bancs
Maître séant, c'trottoir a vu naître un nombre d'MC conséquents
Une grappe de persistants
Peu à peu s'forgeant
À l'heure où d'autres patientaient leur repas s'réchauffant
Nous on parlait au vent, les nuages chevauchant
L'estomac rugissant, la musique mûrissant
Nos rêves se dressant vers le firmament
C'est pas qu'on voulait fuir maman
Mais ce truc , on y tenait fermement
Ca nous a fait grandir, patiemment mûrir
L'envie de dire, commencer à s'languir

Toujours de ceux qui restaient au sol collés
dans le décor comme ces bancs, devant l'océan béant
100 fois le monde fut refait rêves conquérants
Les pieds dedans on luttait vaillamment
À l'heure où les autres rentraient les survivants
Erraient dehors cherchant la clef des champs
Les nuages chevauchant, à l'espoir s'accrochant
Malgré ça, on riait fréquemment
Sous le lampadaire, ça chambrait méchamment
Inconscients, peut-être, alors que déjà du son, nous étions les amants
Le principal soucis, c'était pas de manger décemment

Wissenswertes über das Lied Quand ils rentraient chez eux von IAM

Auf welchen Alben wurde das Lied “Quand ils rentraient chez eux” von IAM veröffentlicht?
IAM hat das Lied auf den Alben “Revoir Un Printemps” im Jahr 2003 und “Galaxie” im Jahr 2009 veröffentlicht.
Wer hat das Lied “Quand ils rentraient chez eux” von IAM komponiert?
Das Lied “Quand ils rentraient chez eux” von IAM wurde von Burt Bacharach, Abdelmalek Brahimi, Hal David, Philippe Tristan Fragione, Geoffroy Mussard komponiert.

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