Le Juge Et La Blonde
Le juge est parti fumer sa blonde hors du palais.
Sur les marches, il se dit qu'il est bien laid
Ce coupable d'avoir éclaboussé d'essence
Celle qui lui enflammait les sens et jeté l'étincelle.
N'allez pas frôler l'indécence, épargnez-moi l'incandescence.
Les souvenirs carbonisés, les abandons passés, la la la la la la la...
"Décidément, les horreurs du monde ne me quittent pas !"
Se dit-il en marchant à petits pas.
Et, ce faisant, voluptueusement, il hume
Cette blonde qui se consume et l'emmène avec elle
Dans des lèvres incandescentes, dans des volutes indécentes
Des souvenirs carbonisés, des abandons passés, la la la la la la la...
Les petits plaisirs, les grands bonheurs finissent en cendres.
Mais d'un mégot, que peut-on bien attendre ?
Comme il ne faudrait pas que le palais s'embrase
Le juge, du bout du pied, l'écrase et retourne juger.
Les lèvres incandescentes, les volutes indécentes
Les souvenirs carbonisés des abandons passés, la la la la la la la...
Des abandons passés.