INTRODUCTION (LIVE THEATRE D'IVRY - TLP DEJAZET 1991)
Bueno !
Le plus dur est fait, maintenant.
Vous comprenez, on est entre nous, on commence à se connaître, donc on peut se laisser aller aux confidences. Moi surtout d’ailleurs. Je vais encore me laisser aller aux confidences.
Mais je vais vous en faire une d’importance : je n’aime pas la chanson française.
Je ne fais de la chanson que parce que ça rapporte beaucoup d’argent et française parce que je ne parle que le français.
Ma passion, celle que je partage avec mes amis les plus intimes, c’est le tango.
Et comme nous commençons à bien nous connaître maintenant, et que je vous sais grée de vos chaleureux applaudissements, le meilleur moyen de vous remercier c’est de vous faire partager ce que je ne partage, je vous l’ai dit, qu’avec mes plus intimes amis.
Je vais donc vous chanter un tango. Certes. Ne me remerciez pas.
Le problème que j’ai c’est que j’ai appris à jouer le tango d’oreille, en écoutant des disques, ce qui fait que c’est assez souvent aléatoire.
La deuxième chose c’est que, je vous l’ai dit, je ne parle rien que le français mais enfin ça ne m’empêche pas de le faire. Voici donc un tango aléatoire et phonétique.
Bien entendu, j’aurais pu chanter un tango que personne ne connaît.
Vous seriez partis contents. Les espagnols auraient dit en partant « j’ai pas tout compris, mais elle a un bon accent ».
J’aurais pu faire ça.
Cependant c’est mal me connaître.
Je vais mesdames messieurs vous chanter le tango le plus célèbre du monde, celui que les argentins eux-mêmes appellent « el tango ».
Mesdames, messieurs, El tango !