Minnesota
J’ai perdu le sommeil,
J’ai perdu la mémoire.
J’ai la nature humaine sur le bord du trottoir.
Là, sur cette île, sur cette île qui fait pencher la terre,
Minnesota, ma belle, je planterai mes doigts,
Le venin des abeilles,
Pour trouver le sommeil.
Je transpire dans tes murs
L’écho blanc de mes frères.
J’ai vingt ans, gueule d’amour, le sourire de mon père.
Omerta sur le spleen,
La vie, n’est qu’une passagère.
Et la nuit tombe sur mon île,
Qui fait danser la terre,
Minnesota ma belle tu seras la dernière.
Tu seras un diamant, une étoile virtuose, un calice,
Ou l’ombre d’une idée, une préface,
Pause :
En coulisse, j’ai des bleus de l’enfance comme un goût d’herbe chaude,
J’ai perdu tous les pass, je me souviens, je suis rentrée en fraude…
Je me souviens de tout,
Un été, cinq hivers,
De cette île cathédrale
Qui me comprime le coeur,
Comme un shoot de lumière,
Je me souviens de toi,
De la voix de mon père,
D’une île,
Qui sait bercer la terre,
Minnesota, ma belle,
Tu seras, la dernière.
Je me souviens de tout
D’une voix,
D’une urgence d’ordinaire,
De ton souffle sur ma joue
D’une chute, libre
Dans ma bouche
D’un château dans le désert