Le roi des kongs
Si j’avais eu l’courage
De mes opinions
J’aurais été un peu moins sage
En écrivant mes chansons :
J’aurais parlé du sida
Celui qui a tué mes copains
De la misère et de l’état
Qui nous mange le pain sur le dos
Sur le dos
Si j’avais été moins sage
En écrivant mes chansons
J’aurais parlé du chômage
Et des gens sans oignons
Du FN qui fait rage
Des gens qui votent que pour des cons
Des gars morts bien avant l’âge
Assassinés sans raison par des bourreaux
Des bourreaux
Mais je ne suis qu’un chanteur
De variété
De soupe, de variétoche
App’lez ça comme vous voudrez
J’mets les mots l’un après l’autre
Au hasard pour faire des couplets
J’m’occupe pas des partoches
Et j’fais des refrains en anglais… comme un con
Listen to the beat beat beat
Of the song song
Buzzin in my head head head
Like a bum dum
Si j’avais eu l’audace
D’avouer mes sentiments
En ce qui concerne la face
Toujours cachée de mes amants :
De grandes soirées à secrets
En petits repas déguisés
Doux supplices
Fort caprice
Belle entrée
Dessert au fouet… dans la nuit
En ce qui concerne la face
Toujours cachées de mes amants
C’est du masculin
C’est du viril évidemment ;
J’n’ai jamais aimé les femmes
Autrement qu’en dentelle
Dans les journaux infâmes
Qui m’ont fait homosexuel… c’est la vie
Listen to the beat beat beat
Of the song song
Buzzin in my head head head
Like a bum dum
Mais je n’suis qu’un flambeur
De soirées mondaines
Les tops modèles en fleur
Qui poussent comme de la mauvaise graine
J’mets deux mots l’un après l’autre
Elles sont toutes folles de moi
J’fais ma p’tite gueule d’Apôtre
Et mes grandes allures de roi… des abrutis
Si j’avais eu la force
Tout simplement pour un Je t’aime
En soulevant l’écorce
De mon corps en pli de crème
J’aurais pu penser tout haut
C'que j’ai toujours chuchoté bas :
Un ami vaut cent mille euros
Partageons-le tant qu’on est là… c’est la rue
Listen to the beat beat beat
Of the song song
Buzzin in my head head head
Like a bum dum
En soulevant l’écorce
De mon corps en pli de crème
En faisant une entorse
Au règlement de Salem !
Je vous aime tendrement
Voudriez-vous de nous ?
Sans arnaques ni boniment
Tout partager avec vous … c’est pointu
Mais je n’suis qu’une grosse tortue
En Porsche décapitée
J’ai la carcasse en alu
Et le cœur en acier chromé
J’ai le mépris de l’inconnu
La classe du porte-monnaie
Des amis qui ne courent pas les rues
L’amitié qui porte un grand Mais… c’est foutu
Twist and Jerks they do the boogie like…
Twist and Jerks they do the boogie like…
Twist and Jerks they do the boogie like…
King kong five
Enfin si j’avais su
Retrouver mon enfance
Et mourir sans être déçu
Loin des cimetières de France
Faire enfin ce long voyage
Celui qui berça mes nuits
Prendre ce train volage
Qui me promettait sans sursis… du tempo
Pour mourir sans être déçu
Loin des cim’tières de France
Me retourner sur mon vécu
Sans me soucier des distances
À la limite en Ardèche
Mes cendres dispersées
Sur un arbre, une flèche
Qui transperce un cœur brûlé… rigolo
Mais je suis cette grosse tortue
Dans cette grosse boîte en or
Que l’on transporte au salut
Sur des tambours trop forts
Y a ma tête et mon cul
Qui négocient sans façons
Contre quelques pauvres écus
Leur place au Panthéon
Ho oui cette grosse tortue
Dans cette grosse boîte en or
Avec sa carcasse en alu
Et son cœur de porc
Et sa tête et son cul
Négociant sans façons
Contre quelques pauvres écus
Le droit… le droit d’être le roi des cons
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Les Ogres vs Mano Negra :
Les Ogres de Barback - Grosse tortue (Croc' noces, 2001)
Mano Negra - King kong five (Puta's fever, 1989)