Les salines
À l'aube de rien
Là où l'eau redevient l'océan
Je bouffe les grains
Du sable par les salines
Depuis le jour où j'ai perdu mon cœur
Au fond de ta poitrine
Et puis passe le temps
Comme des doigts dans les cheveux
Mais les heures s'entassent
Ça devient ridicule
De plus en plus pluvieux
Tous ces nuages qui reculent
Je suis une flèche
Qui jamais n'atteindra sa cible
Une bête de rien
Un poète invisible
Au moins aussi étrange que malhabile
Un petit pot pour le fragile
Puis le sang dans ma tête
Cette impression que je manque de veine
Combien de kilomètres
Pour arriver au bout de ma peine
Le diable est vert au fond des êtres
Mais toi tu sais toujours me reconnaître
Si je n'entends plus rien
Dans l'autre moitié de mon corps
Je vois s'user sans fin
Chacune des étoiles par l'échine
Mais la poussière m'étouffe encore
Tant ta matière me chagrine
À l'aube de rien
Là où l'eau redevient l'océan
Je bouffe les grains
Du sable par les salines
Depuis le jour où j'ai perdu mon cœur
Au fond de ma poitrine
Depuis le jour où j’ai perdu mon cœur
Au fond de ma poitrine