GORGE BRAISE
Mon ami Gorge Braise, oiseau des libres splendeurs /
Ton vol griffe la fournaise des chansons qui pleurent /
Aller ! Danse dans les flammes l’ami Gorge Braise /
Mon coeur joue le tambour quand tes lignes rasent /
La surface des terres et de l’eau qui clame /
Perce encore le ciel, ami magnifique, ton nid est partout /
Détords la vague, fonce, plonge aussi dans les reflets de l’or /
Je sais que plus bas, on écoutera l’histoire de tes voyages /
Tes folles migrations, le feu que tu avales /
Et les courbes mystérieuses que nos anciens sculptaient /
Dans un ciel rouge jadis, où sont nées 6 étoiles /
On dit que tu étais l’une d’elles. Chante encore, danse mon ami /
Danse et chie sur le crâne vide des chasseurs apatrides /
Déchire l’époque qui comate dans les murs pâles qui t’insultent /
Vole, vole, vole /
Vole, vole, vole, vole Gorge Braise /
Vole, vole, vole /
Vole, vole, vole, vole Gorge Braise /
Pique sur ces messieurs costumés de pouvoir /
Ils sont moins que fiente et leur courage est sable /
Aller danse ! Danse sur leurs trônes vides /
Ne dors-tu jamais amis Gorge Braise ? /
Il paraît qu’on t’a vu les nuits de révolution /
Tu sifflais un poème triste comme le monde /
Et joyeux comme le monde, libre comme les mots /
Vole de tes courbes folles et irrégulières /
Personne ne t’étudiera, tout n’est pas que formule /
Toi ta danse est animale, frénétique et brutale /
Trace les traits infinis, trace et disparais dans les nuages inquiets /
Oublie les hommes un peu et leur naïve gravité /
Vole, chante, danse mon ami Gorge Braise, danse /
Renverse l’horizon par les détours interdits.
vole Gorge Braise, vole Gorge Braise
Traverse la flamme au risque de te brûler les ailes /
Vole Gorge Braise /
Aux pieds des murs où l’on s’empale et sur la crête des falaises /
Vole Gorge Braise /
Dans la terreur de nos secrets, sur le dos nu de tes fantasmes /
Vole Gorge Braise /
Dans les promesses que l’on sème sur la terre grasse des nuits d’orage /
Vole ! /