MILAN

Fabien TABUTEAU, Nicolas HILD, Rene BERGIER

MILAN
Des filles allongées sur le ventre cochent les tests des magazines, la chaleur frappe, mais l'eau
me sauve, mon âme serpente dans la piscine. Le moindre bruit trouve son écho, dans l'enclos
qui nous assassine. Trois mômes spongieux dans la bassine, s'imaginent en super-héros.
Ce jour qui suçait l'endorphine, comme une glace vanille coco, d'un coup vient se mordre la
rime, quand l'eau prit la couleur du sang. L'homme qui flotte, je le reconnais, je l'ai vu rire
au restaurant, avec une femme en tailleur slim et son connard d'adolescent.
L'hôtel se rue dans la panique, les familles jouent le chant du drame. L'homme ne s'est pas
fait ça seul, son slow se danse avec une lame. C'est dans le dos qu'elle le perfore, mais qui a
pu vendre son arme. Mon oeil tranchant cherche l'infâme cavalier noir dans le décor.
Nous étions vacances et oubli, loin de l'amère actualité, dans le contraste qui nous nourrit, je
dévorais le "farniente". Je sors de l'eau le corps sali, mon coeur se prend pour un bélier. J'ai
l'impression que l'assemblée, déjà, m'envisage en ennemie.
Debout, gelé, je tremble, ce 17 juillet à Milan.
Les carabiniers nous installent dans le hall, aux douze divans. Comprendront-ils que ma
cavale n'a pas de lien ? Je doute que non. J'ai fui la France, il y a un bail, pour mille-et-une
pauvres raisons, mon casier lourd comme le plomb m'écrasera coupable idéal.
Par le petit jardin, j'ai fui, suivant mon instinct animal, traversé le marché aux fruits, où l'on
me presse dans les étales. Dans la ruelle, je me maudis, mais pourquoi t'es-tu fait la
malle ? Derrière ce stand de cartes postales, j'veux pas voir défiler ma vie.
Debout, gelé, je tremble, ce 17 juillet à Milan.
Planqué dans un hôtel moisi, cerné par les chaînes d'infos.
Le type s'appelait Marco Seppi, c'était le fils d'un capo.
Je n'ai jamais voulu faire partie des types qui s'prennent pour Marlon Brando.
Pourtant, c'est mon portrait-robot qui joue dans cette tragédie.
Encore une fois, mes choix m'enchaînent et c'est planqué que je vis.
Je laisse le temps mûrir ma peine et la justice son récit.
Ils comprendront que je ne suis que bohème, pas homme de main d'Italie.
Ce soir dans un train de nuit, je m'évaderai, l'âme en peine.
Les semaines ont passé, moi, j'ai fait six pays, l'affaire semble tassée, je ne sais plus qui je suis.
Seuls mes pas dans la terre font foi de mon passé. Je fuis le grand cimetière qui me traque et
m'enfouit, loin de Milan.
Loin de Milan...

Wissenswertes über das Lied MILAN von Lupo

Wer hat das Lied “MILAN” von Lupo komponiert?
Das Lied “MILAN” von Lupo wurde von Fabien TABUTEAU, Nicolas HILD, Rene BERGIER komponiert.

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