Shéhérazade et sa sœur
Elle disait
Des mots, des phrases incompréhensibles
Et sur ma peau, sensibles
Et, semble-t-il
Elle disait Shéhérazade et sa soeur
Sont amnésiques
Sont inutiles
Quelle heure est-il ?
Je connais
Tous les sons qui de ma gorge coulent
Et les encens qui saoulent
Je connais
Tous les voiles et les volants qui lèvent
Aux gestes lents
Qui les enlèvent
Et dans une heure
Si tu veux je te dirai des contes Interminables
Elle vivait
Papillon dans la plume et l'étoffe
J'ai mis l'ampli sur off
Elle s'est posée
Elle disait
Shéhérazade et sa soeur
Font des promesses
Un peu faciles
Quelle heure est-il ?
Il est l'heure
Où certain chez les humains vont boire
À des goulots bizarres Il est l'heure
Où des mains sans inquiétude explorent
Où est le Sud
Où est le Nord
Et dans une heure
Si tu veux je te dirai des contes
Interminables
Où la plupart du temps
Des sultans amoureux
Traversent sans les voir
Les univers peureux
Des réducteurs de têtes
Où l'autres part u temps
Les sultans font la fête
En une heure
J'ai connu tous les chants du muezzin
Le souffle du Khamsin
Et d'autres vents
En une heure
J'ai porté à mille et une étoiles
Des cartes postales
De leurs parents
Quelle heure est-il ?
En une heure
J'ai vu comment le désert se vide
J'ai vu ses rides
Effacées par le vent
En une heure Shéhérazade et sa soeur
Ont pris cent heures
Ont pris cent ans
Et en une heure
J'ai vu comment commençait un conte
Interminable