Perdre le contrôle

Se construire un mythe prestigieux, singulier et solide
Heurter ses limites, avoir peur de tomber dans le vide
Revêtir l'égide, le casque, les bottes et toute l'armurerie
Toute cette panoplie nous permet-elle de nous découvrir ?

La rime devra être parfaite
Il m'arrive de voir mes facettes
Se rire de moi et se dire que quoi que je fasse ne paraît que paraître
Pris d'un malaise
Cri de conscience avec crise de mal-être
Tous ces printemps, ces défis qui m'inventent
Tout ça ne dure qu'un temps
En vrai, rien ne m'arrête pas
Derrière mes rières-ba
Un gosse en position foetale
Pris de stress, faut que je me lève
Garde la tête froide
Pince mes lèvres, coince mes rêves
Jette toutes les messes et les messes basses
Je ne sais pas je cherche quoi
Un zeste de poussière d'étoile
Juste un reste, une incertaine petite miette frêle
Pour me permettre de voir l'être qui ne se laisse voir
N'est-ce pas ici que la vie se vide et que les paris se misent ?
Je ne sais pas qui je suis
J'ai 30 ans, je ne suis pas loin de mes 4000 rides
Comment trouver cette voix qui me parle ?
Qui me dit : "Regarde en toi et gare à toi"
"Le diable connaît ton visage et sait comment prendre son image"
Je dois me repasser la scène
De ce foutu réveil qui me larsen
Paraîtrait que savoir gérer son temps c'est se gérer soi-même
J'entends les aiguilles qui me trottent dans la tête
Passer leur temps à me dire ce que je dois faire
Je veux être en avance ou en retard à l'instar de Gandalf
Voir ce que les remparts incarcèrent

Perdre le ciel, sentir l'averse
Jeter de l'eau sur les braises pour éteindre mes rêves
Faut pas que je cède, faut que je persévère
Que je brûle la pointe de l'aiguille et que je perce mes cernes

Faut que je perde le contrôle

Tout plier, tout oublier et ne briller qu'à travers mes ténèbres
Offensé, je m'enfonce, je m'affaisse et m'efface
Trouve la foi dans les phases qui me fusent dans la face
Je ne sais pas si j'ai le bagou
Je m'enlise dans la banqueroute
Faudrait que je m'en foute sans doute
crdemment la masse pense que le talent qui parle sans faire l'argent n'a pas de sens
Ca part en couille
J'irai libérer ma parole en faisant infuser tout mon sang dans l'alcool
Enfin je me tiendrai la glotte pour ne pas dégueuler tout ce jus dans ta gorge
Rien ne dit qu'une bague en babiole ne me serve pas de crochet pour faire passer la corde
Le trousseau remplissant ma poche n'a même pas une seule clé pour défoncer la porte
Suis-je réellement méritant ?
J'ai des désirs bien délirants
Je veux une maitrise toute hésitante
Et des lâcher-prises saisissants
Et merde ! Regarde le temps que je perds à prouver plutôt que faire
Enième copiste osef aux faux airs de faussaire

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