Je t’attends
Dans le calme apparent
D'un grand lac au milieu
De la forêt qui brule
La nouvelle circule
Y parait que la vie
A trouvé son chemin
Dans le silence étrange
De l'appartement
Entre les fausses alertes
Dans la foule qui court
Et transforme l'amour
En électricité
Dans les grands magasins
Où l'ennui se maquille
Où la peur se déguise
Au comptoir éphémère
Des nouveaux sacrements
Je prends un numéro
Et je t'attends
Et je t'attends
Et je t'attends
Depuis l'an mille-neuf-cent-soixante-et-quelque-chose
Que patiente mon cœur
Que mes bras se reposent
Et me voilà spectateur
De la métamorphose
Dans la nuit parenthèse
Quand les hommes se taisent
Quand dorment les machines
Dans la nuit métaphore
Où je croise des chats
De toutes les couleurs
Dans la maison de verre
Où monte la colère
D'un siècle à peine adulte
Dans le triste confort
De l'alouette qui dort
Et rêve d'un pays
Sous le poids de la neige
Qui étouffe les cris
Écrase la révolte
Oui je courbe le dos
Mais aujourd'hui le temps
N'est plus mon ennemi
Et je t'attends
Et je t'attends
Et je t'attends
Depuis l'an mille-neuf-cent-soixante-et-quelque-chose
Que patiente mon cœur
Que mes bras se reposent
Et me voilà spectateur
De la métamorphose
Je ne sais pas encore
Si tu aimes la pluie
Ni comment tu t'appelles
Mais je t'attends ici
Dans la chambre à l'envers
Une voix dans la nuit
Montréal en hiver