Sans nommer d’nom
Tout comme ceux qu'on a
Connus dans nos voyages
Et don't nous sont revenus que les visages
Tous ceux qu'on a rencontrés
Dans ces fulgurantes années
Sont -ils vivants, disparus esprit's perdus?
Toutes ces fioles don't j'me souviens
Quand j'tourne les pages
Que j'aimais ou qu'j'aimais
Moins selon l'usage
Silhouettes que je cotoyais dans la
Faune où je pataugeais
Vie publique que j'ai passée par le passé
Les vieux mutants mammifères de mon village
Qui ont tous eu que'qu'chose à
Faire dans mes images
Les sommeliers sans sommeil
Grands chevaliers d'la dive-bouteille
Imbuvables assoiffés de liberté
Figures de broue envolées sur mon passage
Filles d'ascenseur rencontrées ent'
Deux étages compagnes du septième ciel
Ou compagnons artificiels
Ont pris chacun leur chemin et moi, le mien
Reste-t-il quelque secret dans le sillage
Que nous laisse le temps
Après les grands sparages?
L'illusoire tourbillon qui éparpille
Les ambitions
Les rêves irréalisés, cicatrisés
Est-ce pour ne pas s'faire
Coincer par son bagage
Qu'on en vient à s'délester dans un virage?
Est-ce d'être trop près des gens
Qui nous rend, un jour, si distants?
Au point d'faire comme la
Marée et s'retirer
Si mon fantôme vient traîner dans les parages
C'est pour subir un léger dépoussiérage
Faux plis balayés en l'air pour
Faire sortir les pensionnaires
Qu'on oublie dans l'drap "contour"
Qui nous entoure
Tel un joyeux troubadour du Moyen-Âge
J'ai la mémoire qui fait
L'tour de son ombrage
J'salue tout l'monde que j'connais et
Que je n'connaîtrai jamais
J'vous inscris dans ma chanson
Sans nommer d'nom
Je suis passé dans ma nuit comme un nuage
(et j'ai revu les amis de tous les âges)
Ainsi finit mon petit pèlerinage
(je suis passé dans ma nuit)
Comme y a autant d'dispersion dans la
Vie que dans les chansons
J'vous garde au chaud dans ma tête
Comme dans une fête