Charybde

Traîné par plusieurs fois dans ces eaux,
J'avais l'espoir de connaître la voie,
Je pensais avoir rassemblé tout ce qu'il faut,
J'avais foi en cette part de moi,
Mais les acteurs d'une vie font des choix,
Et une trahison m'a coûté ce bateau,
Jusqu'au montagnes, j'ai porté ma croix,
Et au pieds du traître j'ai posé mon fardeau.
Équilibre brutalement réduit en cendres,
Qui est libre peu briser l'ensemble,
Mes piliers ne sont plus que ruines,
Et il n'est qu'un son du reste de ma doctrine.
Les courbes de l'illusion me hante,
Et les sirènes du gouffre chantent,
De la cruche ne reste que la hanse,
Et du futur ne reste que la chance.

Quand la fin du compteur de ces 30 piges
A remplacé, du vide, la peur, c'est le vertige.
J'ai compris que l'appétit de Charybde était extensible
Et que de moi il ne restait rien, j'étais ex sensible.
Mon navire, dans cette immense gueule s'effondre,
L'espoir comme le reste plonge et sombre,
Une fois au fond des eaux, je songe, je sonde,
La solitude, son onde, ce qu'elle fonde,
Détroit de messine comme dernière tombe ?
Le droit de mes rimes s'échappe et gronde,
Loi marine comme David et sa fronde,
Les choix de Mesrine et Goliath s'affrontent,
Dans l'inlassable marche du monde, un pas après l'autre
Tout retourne à l'eau à chaque seconde.
Chaque goutte rappelle la fin de cette danse,
Chaque larme illustre l'appel en silence.

J'avais un univers solide et pourtant,
Il aura suffit d'un seul événement,
Un seul événement suffisamment puissant,
Pour réduire ce que j'étais à néant.
Quand la confiance s'éteint lentement,
Elle emporte ce qui comptais vraiment.
J'étais solide depuis des années,
Mais toutes les fleurs ce sont fanées.
Cruauté ce limite à imagination,
Je coule et mes rêves, lentement, s'en vont,
L'abîme noir m'avale sans un son,
Je ferme les yeux et y fait front,
J'écris l'éphémère, ma gloire, sa rançon,
L'encre, avide de leçons,
L'ancre m'attire vers le fond,
Est-ce une main qui soudain perce les tréfonds ?