Ciel ouvert
La une vêtue de neige ou de béton
Trace une ligne qui pointe à l’horizon
Et le chemin qui mène à ta porte
Plus j’avance, plus je retourne en arrière
Je me rapproche d’un passé éphémère
Quand je retrace les points sur ma carte
Ciel de plomb ou dégagé
Et le futur à ma portée
Suivant les courbes de la terre
On se régalait bien de l’ordinaire
Et le ciel ouvert
Perdue dans son immensité
Nos chimères transformaient nos réalités
Quand il y avait moins de poids sur la balance
Les petits moments portaient plus d’importance
Et nos (mes) pas étaient bien plus légers
Mais là, je file à la cadence d’un rite imposé
Qui force le rythme de mes propres pieds
Le temps me presse de tous côtés
Immergée jusqu’aux narines
Et asservie par la routine
Ma vision en sténopé
Je cours à bout de souffle pour ratrapper
Mon ciel ouvert
Et renouveler mon point de vue
Changer d’air
Pour me porter aux nues
Rouler pour échapper aux carambolages
En direction opposée de l’orage
Bien loin des tours qui défient le néant
Vers la courtepointe champêtre qui s’étend…
Jusqu’au ciel ouvert
Celui que j’ai perdu de vue
À force de chercher par terre
Les pistes trop battues
Ciel ouvert
Vers le large étoilé
Plus légère
Je prépare mon envolée