À ceux
J'dédicace cet album à l'homme que je n'suis pas
À l'homme que j'n'ai jamais été
À celui qu'je serai pas demain
Au gosse, de son guidon qui lâchait les deux mains
À ceux qui ont l'antidote et à ceux qui ont l'venin
De base, j'faisais d'la musique pour me vider la tête
Maintenant j'me la prends plus qu'avant, j'ai pas trouvé l'remède
Mais on me dit d'être prêt, on me dit d'être pro
Et même si j'le dis pas, je n'fais que demander de l'aide
Je sais que ça fait cliché d'vouloir être meilleur que la veille
On me dit d'penser à moi et pas aux soucis de la vieille d'en bas
Nan j'suis pas normal, tout l'temps à faire semblant
Retrouver mes racines et mes semblables
J'ai pas vraiment l'temps, de suivre la tendance
Pensée à ceux qui m'écoutent et à ceux qui m'entendent
À ceux à trente ans, à ceux qui datent
À ceux qui me disent de l'faire, et ceux qui me disent d'attendre
À l'homme que j'n'ai jamais été
À l'homme que je n'suis pas
À ceux à l'arrivée, à ceux depuis l'départ
À ceux qui m'ont vu grandir avec l'âge, à ceux qui m'ont vu mentir
À ceux qui m'ont dit d'la fermer quand j'voulais trop en dire
À ceux qui m'ont résonner quand j'voulais mettre le nom de mon ex en titre
À ceux qui me donnent l'envie, à ceux qui me rappellent que j'suis en vis
À ceux qui ont vu mes larmes se verser et à ceux qui les ont comptées en litre
J'ai 18 ans pourtant j'me prends la tête comme un adulte
Maintenant j'peux voir qu'en être un, c'est sans plus comme un lundi
À ceux qui ne font pas d'maths, mais qui dans leur tête calculent
À ceux qui me parlent de la thune comme source de maladies
À ceux qui n'sont pas mon père mais qui m'appellent "fiston"
Ceux qui pensent à leurs revenus fiscaux, ceux qui en parlent en insistant
Ceux qui prennent l'art comme un piston sans assistances
J'prends mon temps depuis qu'elle prend ses distances
J'ai peur de m'réveiller un matin sans crépitement
J'ai peur d'aller à la guerre mais sans équipement
Une raison de vivre, à cet instant c'est tout ce qui m'manque
Une raison de vivre, à cet instant c'est tout ce qui m'manque
À ceux qui feraient tout pour leur patrie
Au fond tu sais qu'j'suis pas triste
Mais juste un peu sur les nerfs, ouais tout m'énerve
C'est juste la haine qui me pénètre
Pensée à ces meufs qui un jour m'ont fait mourir et qui un autre jour m'ont fait naître
J'passerai par là fenêtre, même si la porte est grande ouverte
Parce que j'ai soif de découverte
Et j'suis en feu comme le Fennec
J'me fous d'un compte à découvert
Pour mes potes, j'suis prêt à tout
Car rien ne m'empêcherait d'tout faire
Ah
Tout faire, ouais
Rien n'm'empêcherait
Ah
Ya
À ceux qui m'ont dit "oui" et "peut être"
Et à ceux qui m'ont dit "nan"
À ceux qui m'voyaient avocats
À ceux qui m'voyaient mendiants
À tous ces cons, ces traîtres
Avec qui j'me voyais vivre dans dix ans
À ceux qui m'font la guerre, la paix
À ceux qui m'ont fait confiance
À ceux qui s'en foutaient et qui maintenant en ont conscience
À ceux qui foutaient l'ambiance, à ceux qui laissent un long silence
Ceux qui restent dans la confidence, et ceux qui causent les conséquences
À ceux qui s'en vont et ceux qui restent jusqu'à la fin d'séance