Épilogue

Ça fait dix chansons que je parle
Pourtant j’ai pas grand chose à dire
En général j’préfère me taire moi
Ça fait une heure que j’déballe
Mes sentiments, c’est impudique
Mais c’est mon taff, c’est comme ça
J’ai fait la chanson sur mon père,
Sur les gosses, sur la terre
J’ai parlé un peu de mes chiens
De ce qui me rend amer
J’ai fait la chanson pour lui plaire
Des chanson pour lui dire
Ce que je dis pas, ce que je dis jamais
Ça fait 22 ans que j’écris
J’ai l’impression d’avoir tout dit, tout tenté
L’impression de me répéter
Ça sort comme ça comme un cri
Quand j’ai le coeur un peu tout gris, un peu cassé
Ou tout cassé
J’écris, comme on donne des clés
Des bouts de puzzle emmêlés
Pour pas faire les mêmes erreurs
Pour pas faire les mêmes erreurs
Et avoir les mêmes regrets
J’ai écrit sur ma terrasse
Sous la douche, dans les trains
Et dans ma tête surtout
J’ai écrit sur mon piano
des mots cotonneux et sots
Des jolis mots, c’est tout
J’ai écrit à Romainville
Tarbes, et Paris 18ème
Peu importe, j’m’en fous
Moi j’écris pour exister
Bien sûr j’écris pour qu’on m’aime
Toujours peur d’être en dessous
J’écris parce que j’ai peur
Que les gens se trompent sur moi
Moi je dis que les gens au fond
Au fond, on les connaît pas
J’envoie des mots comme des fleurs
Et tant mieux si tu les reçois
On est le 15 mai 2023, j’ai presque tout dit
Voilà
Je souris sur les photos
Je suis très bon public
Je lis le Monde diplo’
J’écoute peu de musique