Miroir

Marianne Dumas, Philippe Auguste Olivier, Yaovi Ganyo Hoyi

Je tiens en équilibre
Sur les aiguilles fragiles de l’amour et de l’amitié
Calme. Un bref instant d’oubli, de pure sérénité.
Sans le regard de l’étranger comme une horloge, sous moi, qui vibre.

Le temps m’a oublié
Dans son marasme routinier, comme la montre au mur fixée
Une rare instance de liberté,
D’un esprit vif… cicatrisé.

Surprenante épilepsie d’un quotidien rempli d’embûche
Mon mont Everest, je le conquis
À chaque obstacle ou je trébuche, À chaque envie de faire l’autruche
À chaque remarque, de simple passant que l’handicap, seulement effleure
Sans qu’ils en sentent toute la douleur
Où encore même juste ce matin…
Fallait déjà que je sorte du lit.

Mes plaies fantômes oui m’impatientent… l’humilité face à la vie.
J’ai beau me dire que c’est injuste, mais l’empathie je l’ai comprise.
Un casse tête de solution, comment guérir est la question
Mais le plus dur n’est pas la cure, c’est vos manquements et perceptions.

J’ai le moral bien acéré,
Déterminé de triompher
J’ai mis du temps à accepter,
À refuser d’être isolé
A m’accepter comme amputé
À l’accepter comme aveuglé
À voir le jeune paralysé,
Dans son fauteuil, les yeux brillés

Débrouillardise est désormais le mot qui prime.
Tandis que d’autres, dans l’ignorance, nous sous-estime.
La société s’est adaptée, je le consens
On parle d’accessibilité, on fait des lois, j’en suis conscient

Mais le défi est dans le fond, pas dans la forme
Des rampes d’accès nous bâtissons, mais est-ce le cœur que l’on transforme
Quand pour l’aider vous hésitez, vous le voyez mais le fuyez
Est-ce par pitié? Ou juste par simple méchanceté?

Mon entourage a comme mission le rôle du phare
Quand je navigue l’incertitude, le désespoir qui m’accapare
Dès la naissance, on parle d’une vie tracée,
Une évidence, en grandissant, notre apparence est altérée

Nouveau contrat faut s’adapter, naturellement,
Chimiquement, ou peut-être médicalement
Si la détresse à sa violence,
J’ai du courage dans mon silence
De l’espoir dans ton absence,
Juste un bémol, sur le fil de mon existence

Toujours présent lorsqu’invisible
Que tu fuis, mon blanc des yeux
Ou que tu juge que mon besoin soit dispendieux
Ou même crédible

En vérité j’ai de la chance,
Toute chose arrive pour une raison
J’incarne la persévérance,
Mes petits-enfants, l’admiration.
Vulnérable, mais résilient
Oui j’aime la vie,
Dans mes douleurs.
Ou la noirceur quand sur ma peau, le soleil sourit.

Je vous l’accorde, nos différences créent l’inconfort
Pourtant Maurin l’a déjà dit, nos convergences nous rendent plus fort
Oui, l’union fait la force, c’est déjà dit, je le répète.
Mains dans la main, je parle d’amour et d’équité, pour être honnête.

À toi assis face à ces mots,
On a tous un peu peur du noir
Je te passe le flambeau,
Pour que cette fois tu puisses le voir,
Sur ton chemin, tu observeras du coin de l’œil, un il ou elle
Qui tient fermement dans ses mains, sa déficience, comme une chandelle,

Le feu tu l’as dorénavant, pour lui allumer la bougie,
Un sourire, un salut, une convo si ça te dit
La compassion n’as pas de prix, et encore moins est obligé
Mais le plus beau, n’est pas l’idée, plutôt le geste, d’un brin d’humanité.

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