Le tombeau des Naïades
Le long du bois couvert de givre, je marchais;
Mes cheveux devant ma bouche
Se fleurissaient de petits glaçons
Et mes sandales étaient lourdes
De neige fangeuse et tassée
Il me dit: "Que cherches-tu?"
Je suis la trace du satyre
Ses petits pas fourchus alternent
Comme des trous dans un manteau blanc
Il me dit: "Les satyres sont morts
"Les satyres et les nymphes aussi
Depuis trente ans, il n'a pas fait un hiver aussi terrible
La trace que tu vois est celle d'un bouc
Mais restons ici, où est leur tombeau."
Et avec le fer de sa houe il cassa la glace
De la source ou jadis riaient les naïades
Il prenait de grands morceaux froids
Et les soulevant vers le ciel pâle
Il regardait au travers