Dans les yeux
[Intro]
Dans les yeux de mes frères
J'ai vu ce qu'ils m'ont laissé voir
Et alors?
[Couplet 1: Le Rat Luciano]
J'ai vu le meilleur comme le pire
J'ai vu la maîtrise de l'imprudence
Un ouragan de haine dans les pupilles
J'ai vu que la bonté s'effrite
J'ai vu l'amour du danger
Le fruit de l'impatience
Le besoin des défis
J'ai vu l'importance de la famille
La révolte, l'amertume et l'impasse
Dans laquelle te mène la faillite
J'ai vu l'instinct animal
L'égoïsme, le sens du partage
J'ai vu trop de rage contre trop de bâtard
J'ai vu des seums, la colère, le vide, la pudeur, le vice
L'horreur, le courage, l'honneur, la fureur de vivre
L'envie de victoire
L'envie prouver et de peser
L'envie de marquer son territoire
Sur ma vie j'ai souvent vu du dégoût
Du rouge sang comme la couleur des rues de ma ville
J'ai vu la dureté du chemin de la débrouille
J'ai vu l'éternel désir de richesse
Les tracas de la survie, les promesses de la drogue
La détresse de l'ivresse
J'ai vu que chacun est dans sa matrice
J'ai vu l'absence d'être chère
J'ai vu le deuil, le silence des cicatrices
J'ai vu la douleur des regrets
L'élégance de la sagesse
L'impact du mal
J'ai vu les larmes des vrais
Dans les yeux de mes frères
Dans les yeux de mes frères
J’ai vu ce qu'ils m'ont laissé voir
Viens voir le monde à travers mes yeux
Vois où on est
Dans ce monde
Où rien n'est donné
[Couplet 2: Don Choa]
Dans les yeux de mes frères, j'ai vu un miroir
Et je me suis vu
J'ai vu le reflet de celui que je ne suis plus
Je me suis vu tel que je me suis plu
Et je me suis vu fort
A tort je me suis vu perdu
Je me suis vu mort
Je me suis vu renaître, différent de ce que je croyais être
Je me suis vu mais j'hallucinais peut-être
J'ai pas toujours vu les traîtres
Mais j'ai pu les sentir
Tu m'as regardé dans les yeux et tu t'ai vu mentir
Peu à peu je me suis vu grandir
Dans les yeux de mes frères, j'ai vu une force que l'on ne peut anéantir
Mais dans le doute, les images se troublent
Comme dans l'eau sur ma route
Tu montes puis tu coules, comme dans de l'eau
Je me suis vu bloqué à rester là, à gueuler
J'ai cherché la vérité
Je me suis vu aveuglé
J'ai vu ce que leurs yeux ont bien voulu m'apprendre
J'ai vu ce qu'ils n'ont pas su me dire, ce que j'ai pas voulu entendre
Dans les yeux de mes frères x2
Dans les yeux de mes sœurs x2
[Couplet 3: Menzo]
Dans les yeux de mes sœurs, j'ai vu la tristesse d'une journée d'automne
Des regards vides, due à une vie stricte et monotone
Vivre au quartier pour une fille, c'est pas toujours drôle
Tout le monde épie ce que tu portes et à qui tu adresses la parole
Lourd est le poids des traditions, mes sœurs se cachent pour aimer
Histoire de pas entacher leurs réputations
Dans les yeux de mes sœurs, j'ai vu l'horizon de la solitude
La volonté de réussir les études
Elles veulent pas subir ce qu'a vécu Fa Dou
Dans un monde où l'amour est une fleur qui pousse partout
Dans leurs yeux j'ai vu l'envie de partir
L'envie de s'épanouir, de choisir elles-mêmes leurs vies, leurs futurs maris
Penses-tu que toutes ces femmes ont vraiment la vie qu'elles méritent?
Peut-être pas car aujourd'hui beaucoup d'entre-elles militent
Leurs yeux ressemblent à deux grands réservoir de larmes
[Couplet 4: Sat l'Artificier] :
Les yeux sont les miroirs de l'âme, frère
Souvent en guerre avec moi-même
C'est dans les yeux de mon fils que j'y trouve la paix
Que je signe mon armistice
Dans son regard il n'y a pas de vice
Suffit que je m'y plonge pour que mes déserts se changent en oasis
Dans la noirceur de ces prunelles
J'ai vu une lumière, le feu sacré, le bout de mon tunnel
Au plus profond de ces deux petites billes
Je trouve la force de lancer l'offensive
Comme l'héroïne de Kill Bill
Dans ses yeux je retrouve l'innocence
La flamme qui finit aux rétines depuis l'adolescence
Plus on fume, plus on a ce regard hagard
Mais on reste sur nos gardes, merde il y a trop de coup de Agar
J'ouvre l'œil et le bon
J'évacue tout mon stress dans une feuille
Parsemé de shit et de tabac blanc
Dresse des pampres au style populaire
Retranscrit en musique ce que voient mes deux globes oculaires...