La mort d'Ophélie
Un saule penché sur le ruisseau
Pleure dans le cristal des eaux
Ses feuilles blanches
Ophélie, tressant des guirlandes
Vient présenter comme une offrande
Des fleurs, des branches
Pour caresser ses boutons d'or
Pour respirer son jeune corps
Le saule se penche
Mais sous elle un rameau se brise
Le saule en pleurs la retient prise
De par sa manche
Ophélie, lui dit qu'il est bon
Quand le ruisseau dans un frisson
Casse la branche
Ophélie, file au fil de l'eau
Qui vient gonfler son blanc manteau
Contre ses hanches
Son cri s'éteint comme une joie
La boue immonde où elle se noie
Prend sa revanche
Un saule penché sur le ruisseau
Pleure dans le cristal des eaux
Ses feuilles bien blanches (ses feuilles bien blanches)