Dans ta salive, sur sa peau
Sous cet arbre apaisant tu savoures
ses boucles irisées qui scintillent en croisant
les rayons embrasés de cet abris de secours
Son sourire illuminé cautérise sur l'instant
le sang écoulé, au point de sécher
les larmes accumulées
prêt pour une fois à embrasser
ses lèvres duveteuses entrouvertes
Impatient d'effleurer ses bras légèrement pliés
Le souffle court, les sens en alerte
tremblant comme les feuilles qui tombent et se logent sur vos pieds
Soudain tout est brisé
tu sens ce sang très lourd qui coule de nouveau
dans ta salive, sur sa peau, aux creux de ses larmes
Et se mêle aux fluides qui s'écoulent jusqu'entre ses cuisses tièdes et terreuses
un corps tremblotant, couché, blanc, bafoué
par une âme fourvoyée
dépeinte sur ce tableau
Tes errances les plus abjectes ne mimaient même pas le moindre détail de cette scène.
même cette main tendue, tu rejettes, comme les mains tendues que chaque jour on t'assène.
dans ces volutes moirées, ce sont tous ces fardeaux que tu as laissés tomber
Pourquoi remuer la même merde
mieux valait haïr cette vieille chienne
Ce n'est plus le moment de prier, il est trop tard pour s'affranchir du passé
Puissent ses larmes te libérer
puisse son âme pour une fois s'apaiser
Puisse cette lame te soulager
puisse ton âme pour une fois s'apaiser