LES TROIS ROSES
La première fois c’était dimanche
J’avais quinze ans, c’était le soir
Tu portais une rose blanche
Près du cou, dans tes cheveux noirs
Pour avoir de toi quelque chose
Qu'aucun des autres n’avait eu
J’ai pris dans tes cheveux la rose
Tu m’as battu
Le second jour, je me rappelle
Une adorable rose-thé
Fleurissait parmi les dentelles
De ton corsage décolleté
J’avais grandi, j’étais moins sage
Le temps des jeux était passé
J’ai pris la rose à ton corsage
Tu m’as chassé
Ce matin rieuse et pareil
Aux gitanes qui vont rôdant
C’était une rose vermeille
Que tu tenais entre les dents
Malgré ta défense farouche
Par tant de désir enhardi
J’ai pris la rose sur ta bouche
Tu n’as rien dit
Malgré ta défense farouche
Par tant de désir enhardi
J’ai pris la rose sur ta bouche
Tu n’as rien dit