Bozambo
J'ai choisi quelques tubes, deux ou trois pinceaux
Aujourd'hui je peins le tableau
Terminé les études, allez au boulot
C'est parti j'attaque le tableau
Le chevalet cabré, je brosse à larges touches
Un festival de gerbes, un concerto de touffes
Ça fait dresser le poil du pinceau qui se fraie
Un sentier lumineux au sein de la forêt
Des serpents ravissants gambadent dans la brousse
Un tigre se déploie avec sa robe rousse
Il rugit de bonheur et bondit d'un bamboo
Car d'une liane d'or qui descend? Bozambo
Bozambo, Bozambo
Le roi de la forêt
Bozambo, Bozambo
Ça mérite un arrêt
Je tripote des tubes, j'essuie mes pinceaux
En scrutant l'état du tableau
J'ai pas pour habitude de lâcher l'morceau
Allez! À l'assaut, Picasso
Bozambo, le portrait tout craché de mon âme
Cette épaisse forêt où pulsent des tam-tams
Bozambo le pygmée mais aux âmes bien nées
La hauteur n'atteint pas la grandeur des pygmées
La grandeur des pygmées
Grandeur des pygmées
Bozambo tu es beau, ta petite sagaie
Et ta chute de reins à damner tous les gays
Pose encore Bozambo! Mais Bozambo se calte
Dans du noir d'ivoire, du bleu de cobalt
Il ne m'aura laissé pour éclairer ma jungle
Que dix petits croissants: les lunes de ses ongles
Bozambo, Bozambo
Dieu seul sait où il est
Il ne m'aura laissé pour éclairer ma jungle
Dix petits croissants, les lunes de ses ongles
Je revisse mes tubes et d'un fin pinceau
Je me signe au bas du tableau
Une belle peinture mérite le repos
Je vais peindre des nus au dodo