Gaby

Dans les draps que l’amour
Referme sur la nuit
Tous les amis du monde
Ont droit qu’à leur cercueil
La foule vienne et prie

Ça fait rire non ?
Hé ! Gaby
Gaby Pergola, j’ te voyais
Ah la la...
Tes comptes, ta machine, ton crayon
Tu notais tout
Peut-être aussi le temps
Qu’il ferait demain
Pour ta bière tant !...
Pour ton whisky tant !...
Et tu notais
Et je chantais
Pour... heu...
Si tu savais
Pour quoi...
Pour trois fois rien
Ah Gaby, Gaby
Ce Saint-Germain-des-Prés
Défait, soumis
À quoi, à qui ?
À des littérateurs à la noix
Qui se montraient là-bas
Dans les cafés
Dans ces cafés, tu t’ souviens où on parlait
Ça t’emmеrdait, ces cafés, oh ! Pas tant
La littérature, toi, ça te dеscendait des oreilles
Tu écoutais la machine
Bing, bang...

Dans les draps que l’amour
Referme sur la nuit
Tous les amis du monde
Ont droit qu’à leur cercueil
La foule vienne et prie

Et le Polonais, ah le Polonais
Cheveux longs, il était là
Des fois, souvent, il chantait quoi ?
On s’en foutait
Et il dansait
Comme un chien fidèle
Quand j’ai eu des chiens Gaby
Je pensais toujours au Polonais
C’est pour ça que je les aimais
Les chiens... Et les Polonais

Ce pays défait, soumis
Depuis des siècles, triste
Avec tous ces Polonais debout
Je ne sais plus si je danse
Ils ont peut-être envie
Je chantais en bas à l’Arlequin
Ce nom-là m’allait comme un gant
La littérature de ce temps
N’a pas résisté, Gaby
Ah Gaby, toi t’es mort
Tu t’en fous
La littérature, c’est le prix
Qu’on devait payer
Pour que ces écrivailleurs
Nous permettent de respirer
À Saint-Germain
Tous crevés ces littérateurs
Et leurs livres les saluent
Bah, il faut bien qu’ils aient quelqu’un
Qui les regarde, qui les écoute
Dans le silence du rien
Gaby, ah !
Est-ce que tu veux que je te raconte
T’es mort, un jour je l’ai appris
T’es mort, un jour tu m’avais dit
Qu’il fallait que je m’en aille
De l’Arlequin
Ah je portais bien ce nom-là
Ce nom-là

Dans les draps que l’amour
Referme sur la nuit
Tous les amis du monde
Ont droit qu’à leur cercueil
La foule vienne et prie

Et toi, où tu es ?
Dans quel coin
Sous quelle terre
On s’en fout
Eh oui, je chantais en bas à l’Arlequin
Après y avait Francis
Francis Blanche
Tu t’ rappelles ?
Ah... près du métro Mabillon
Venez voir venez entendre Léo
Il pense à vous
Toujours

Dans les draps
Que l’amour referme sur la nuit

Wissenswertes über das Lied Gaby von Léo Ferré

Wann wurde das Lied “Gaby” von Léo Ferré veröffentlicht?
Das Lied Gaby wurde im Jahr 1986, auf dem Album “On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans” veröffentlicht.

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