Beauseigne
Les enfants du village l'avaient senti pourtant.
Les enfants pas très sages n'en demandaient pas tant.
Ils ont vu que la vie n'était plus un cadeau, oh.
Et que le Père Noël était un vrai salaud.
Libérez les enfants, Beauseigne.
Certains n'ont pas dix ans, Beauseigne.
Qu'ils viennent d'Oradour ou bien de Ramalah.
De la guerre du Kippour ou de Santa Barbara.
Les enfants se ressemblent, mais ne se remplacent pas.
Quand ils meurent en décembre, l'histoire se finit là.
Libérez les enfants, Beauseigne.
Certains n'ont pas dix ans, Beauseigne.
Regardez les enfants, Beauseigne.
Certains n'ont pas dix ans, Beauseigne.
Allez va trainer sur la place, va renifler le cul des
Et si y en a un qui te plaît, mord lui les cuisses et les molets.
Allez va faire un tour en bas et puis dis moi qu'est-ce que tu vois.
C'est pas les beaux jours qui reviennent, c'est le froid qui remplie la haine.
Les bras cassés, bien cabossés, il ne te reste plus qu'à bosser.
La dernière fois que je t'ai vu, t'avais l'ai un peu plus cossu.
Si on essayait un petit peu de se regarder dans les yeux.
Et si on évitait les flaques.
Allez, avance.
Allez va trainer dans les rues, va trémousser ton joli cul.
Et si y en a un qui te siffle, tu t'approches, tu lui colles une gifle.
Allez va faire un tour en France et puis dis moi qu'est-ce que t'en penses.
Les jours se lèvent, le vent se gâte.
Les gens disent que c'est plus l'éclate.
Inexplicable, inévitable, à poil étendu sur le sable.
La dernière fois que je t'ai vu, t'avais l'air un peu plus charnu.
Si on essayait un petit peu de se regarder dans les yeux.
Et si on évitait les claques.
Allez, avance.
Et ne te retourne pas.
Met bien ton corps en évidence et pense à ceux qui ne peuvent pas.
Et si tu penses, que l'amour ça suffit comme ça.
Reste en vacances et pense à ceux qui n'en ont pas.
Allez, ne te retourne pas.